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Séance 7 : le tournage du reportage

Temps : 2h / Support et matériel à prévoir :
article, enregistreur Zoom H4n (CLEMI), casque, et si possible micro-main avec bonnette

Tourner un reportage équilibré et immersif, enregistrer une interview ou une chronique : cette séance est dédiée à vous épauler dans la réalisation de cette première production sonore.

La structure du reportage

Pendant 9 mois, des journalistes de France Inter accompagnent les élèves des établissements partenaires dans la production de reportages. Ils ont réalisés le plus souvent sur le modèle du Zoom de la rédaction, un format de 4 minutes 30 qui s’articule ainsi :

  • l’accroche : un extrait d’interview, sorte de mise en bouche avant le début du reportage. Ce son est très court, en moyenne 15 secondes.
  • le lancement : cette partie est enregistrée en studio, lors de la diffusion du reportage (voir séance 10). En moyenne, un lancement de reportage long comme celui-ci dure 30 à 40 secondes.
  • le reportage : il est partagé entre la voix du journaliste, son commentaire qui décrit les lieux (voir séance 9), les personnes rencontrées, donne des informations sur le sujet et situe le contexte des interviews.
  • le pied : le présentateur donne le nom du journaliste et, si possible, une dernière information en rapport avec le reportage.
Exemple de structuration d’un reportage de la rédaction de France Inter © Netia / France Inter

Sur le terrain : les sons d’ambiance

En radio, le son d’ambiance remplace l’image. Il plante le décor et transporte l’auditeur là où vous voulez l’emmener. La rumeur d’un marché, le martèlement de machines de travaux, une porte qui s’ouvre, un « bonjour et bienvenue », des bruits de pas dans la terre ou sur un trottoir, des pleurs, des rires, un soupir et même un silence… Il faut rester conscient(e) de tous ces sons qui vous entourent et leur tendre votre micro. L’enregistreur doit être allumé et enregistrer dès votre arrivée sur les lieux du reportage, voire sur le trajet s’il mérite d’être raconté.

Le son d’ambiance permet aussi de donner une cohérence sonore au reportage en masquant les coupes dans les sons. Avant ou après chaque interview, pensez à enregistrer deux minutes sans paroles que vous glisserez ensuite sous votre montage, qui sonnera plus propre.

Sur le terrain : les interviews

Elles sont le cœur du reportage et le fil de l’histoire que vous souhaitez raconter. Un reporter professionnel assure en même temps la prise de son et l’interview. A InterClass’, nous conseillons au début de répartir les rôles au sein d’un groupe : l’un(e) pose les questions et tend le micro, l’autre se tient à côté pour écouter le son, comme un technicien de reportage.

Premier rôle : l’intervieweur

Mener une bonne interview demande de la polyvalence, et une attention portée sur plusieurs aspects :

  • Le journaliste-intervieweur tient le micro. Il doit faire attention à enregistrer ses questions, puis à tendre rapidement le micro à son interviewé. Cela paraît évident, mais en pratique ce va-et-vient demande de l’entraînement.
  • La personne en face de vous doit se sentir écoutée. Il est essentiel de la regarder dans les yeux quand elle partage son témoignage avec vous, et ne pas fixer sa feuille, le micro ou ses pieds… Ce que la timidité empêche souvent de faire les premières fois.
  • Ecouter, témoigner de l’intérêt pour la parole d’une personne permet de faire des relances. pour approfondir et bien comprendre le sujet.
  • Adapter son comportement selon le contexte est important. De manière générale, l’intervieweur doit être énergique et souriant dans la voix pour obtenir un témoignage vivant. Cependant, attention à ne pas en faire trop si le sujet est triste, ou qu’une personne se confie des moments difficiles de sa vie.
  • Un journaliste doit aussi rester attentif et ouvert à d’autres aspects du sujet qu’il n’a peut-être pas envisagé pendant sa préparation. Chaque interview est un enrichissement, et il faut rester humble pour apprendre.

Second rôle : le technicien

Le technicien est le garant d’un son propre et diffusable. Les journalistes-reporters enregistrent souvent leurs sons seuls car ils sont formés en ce sens, mais il arrive qu’un(e) technicien(ne) les accompagne si le temps est court et qu’une interview enregistrée à 18h45 doit être diffusée au journal de 19h…

A InterClass’, on se partage le travail pour être plus à l’aise. Les tâches du technicien sont donc les suivantes :

  • Garder son casque sur la tête, et laisser une oreille libre. Avant tout : bannir les écouteurs. Ils n’isolent pas assez de l’extérieur et ne permettent pas d’entendre d’éventuels crachotement, bruits de manipulation du micro, souffle, etc.
  • Le technicien peut arrêter l’interview à tout moment en cas de problème technique. Même parfaitement préparé, un journaliste peut être confronté à un problème de carte mémoire, de pile, d’allumage de l’appareil, etc. La technique et elle seule donne son feu vert pour démarrer l’interview, et réécoute rapidement le son à la fin pour vérifier que tout est bien « dans la boîte ».
  • En suivant les conseils de la séance 6, le technicien est responsable de la préparation de l’enregistreur avant l’interview et du stockage des sons une fois l’interview terminée.

Pour en savoir plus, écoutez les conseils de Yann Gallic, journaliste au service reportage de France Inter. Et n’hésitez pas à poser vos questions dans l’espace contact du site.